Définition des termes

 

Tout d'abord, il faut faire attention au terme "Kigurumi" (terme porte-manteau dont l'origine japonaise est liée à kiru (porter un vêtement) et nuigurumi (peluche). Le kigurumi est le fait de porter une sorte de pyjama mignon.

En revanche, le Kigurumi / Animegao (lit. face d'anime) est le fait de porter un masque sur le visage dont les traits sont proches d’un dessin d’inspiration « manga ». A noter que la troisième appellation que l’on peut rencontrer est "doller".

En somme, pour trouver des ressources sur le kigurumi/animegao/doller les trois termes sont applicables avec une préférence (malgré tout) pour le second.

Pour des raisons de prononciation (sans doute ?), les cosplayer Animegao hors japon, s’auto désignent comme Kigurumi. J’utiliserai également ce terme dans le reste de l'article.

 

En résumé, qu’est ce que le Kigurumi ?

De manière très synthétique, il s'agit à de compléter un cosplay avec un masque pour arriver à un look "plus proche" du personnage choisi. Le plus souvent, une combinaison intégrale de couleur chair permet de gommer les aspects humains (ongles, pilosités éventuelles, …).

Comme l’origine du Kigurumi est assez proche du théâtre (on le verra dans le paragraphe suivant), on appelle souvent « performer » les cosplayer.

 

 

L'histoire (en accéléré) :

 

Pour être plus précis, l'animegao est une forme de cosplay qui vient tout naturellement du japon.

Les premiers masques semblent dater du début des années 90 (masques de sailor moon) et les premiers shows "pro" avec des masques datent de 1995...

Et oui, c'est vieux !

On peut considérer d'ailleurs que le kigurumi est une sous-branche de "cosplay" masqués qui ont bercé l'enfance des trentenaires (robots, monstres, ...)

Il est également tentant de faire un rapprochement avec le théâtre traditionnel japonais Nô, Kabuki ou kyogen où les acteurs avaient également recours à des masques afin de donner un style spécial à leur interprétation.

 

Naturellement, cette mode née au japon à fini par se répandre assez rapidement hors-japon. Les premiers kigurumi sont apparus au début des années 2000 aux US. Pour les autres pays asiatiques, je ne sais pas.

 

Bien évidemment, le japon compte aujourd'hui beaucoup plus de pratiquants de l'animegao.

Il est intéressant de noter qu’il existe des conventions dédiées. Par exemple, le wasshoi qui se tient 2 fois par an près de Tokyo. La seconde session 2014 se tiendra le 31 aout, pile poil pour l’anniversaire d’une certaine chanteuse.

http://wasshoi.kigdoll.net/

 

 

Cela dit, les Eurokigs ("association" des Kigs Européens) n'ont pas à rougir puisqu'une vingtaine de performers se sont retrouvés à la convention MCM de Londres (octobre 2014) !

 

 

Le cosplay en Kigurumi

 

Pour faire un cosplay AnimeGao, le point le plus important est bien entendu le masque.

Les masques sont fabriqués en différentes matières : papier (et oui !), latex, résine dite FRP (Fibre de verre, résine et polyester)

Dans le cas du FRP (cas le plus commun), le créateur commence par sculpter en argile un visage afin de fabriquer un moule maître. Le moule est ensuite utilisé pour fabriquer une coquille en résine qui sera recouverte d'une surface lisse, poncée longuement puis peinte (exactement comme une garage kit).

Les sourcils et autres ombrages sont ensuite découpés dans du papier vinyle et collés. Enfin, une perruque adaptée à la taille du masque est ajoutée et coiffée.

L'intérieur du masque est complété d’éléments de rembourrage afin de donner un peu de confort au performer.

 

Aujourd'hui, il existe environ une dizaine de fabricants de masques dans le monde. Un bon nombre se situe au japon et la plupart n'exportent pas leurs produits.

Un des plus connu est Sigma design : http://www.buildupstudiosigma.com/

Il existe également d'autre studios en Australie, Californie, Chine, Canada ou Angleterre.

 

 

En général, après avoir déterminé le personnage (personnage original (OC) ou personnage existant) que l'on souhaite cosplayer, il faut commissionner un studio afin de fabriquer ce masque.

Le processus de commissionnement va consister à définir avec l’ « artisan » tous les éléments modifiables du futur masque : par exemple, la forme des yeux, la forme de la bouche (ouverte, fermée, forme du sourire, …), la peinture, les ombrés, l’expression du visage, ...

Souvent, le studio repart du moule précédemment réalisé pour produire le masque final. Le délai pour obtenir un masque est d'environ 1 an.

 

Dernièrement, l'arrivée des imprimantes 3D révolutionne un peu ce système puisqu'il est désormais possible de s’affranchir du moule et de faire un design spécifique à chaque masque.

Techniquement, comme il n'est pas possible d'imprimer un masque en une seule passe, le design 3d est découpé en petites pièces qui sont imprimées séparément puis assemblées comme un puzzle. Bien évidement, toute la partie finition demeure.

 

J’aime souligner que comme le cosplay traditionnel, le kigurumi est un peu le monde du DiY. C'est d'autant plus vrai au niveau du masque puisqu’un bon nombre de performer passent leurs temps à bidouiller leur masque. Par exemple, ajout d'oreilles de chats animées, yeux qui clignent, LEDS, ventilateurs, etc ...

 

 

Les règles (non-écrites) du cosplay AnimeGao

 

En fait, il n'y en a qu'une seule : on ne parle pas. Donc ne le prenez pas mal en convention si on ne répond pas à vos questions ! Pour cela, nous sommes le plus souvent accompagné d’un handler (comme à Eurodisney) qui sera en charge de répondre aux questions (ainsi qu’à éviter au performer de trébucher sur un obstacle).

 

En conséquence de cette règle, il est important que le kigurumi puisse s’exprimer par gestes (mime, postures corporelles, etc …) C’est d’ailleurs cette dimension que je trouve particulièrement intéressante.